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LES PEINTURES DE ZENATI OUJDA SAIDIA
1 septembre 2012

Abderrahmane Zenati: Lettre ouverte à M. Bouteflika

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Extrait de l'entretien de Nathalie Dubois avec Abderrahmane Zenati :

Nathalie Dubois : Monsieur Zenati, vous qui avez bien connu Abdelaziz  Bouteflika, lorsque durant sa jeunesse, il venait voir son frère, ancien infirmier au service d'ophtalmologie du docteur Lazrek à l'hopital Maurice Loustau à Oujda, si vous auriez l’occasion de le rencontrer, maintenant qu'il est Président, que lui diriez-vous ?


Abderrahmane Zenati : Avec ce qui se passe actuellement comme sentiment de maveillance, de désir de L'Algérie de nuire mon pays, je ne pense pas que j’ai envie de rencontrer cet homme, par contre, j’aimerais bien lui écrire un jour une lettre.


N.D : Que lui diriez-vous ?


A.Z : Je lui dirais tout simplement :

« Monsieur le Président... Vous et moi, nous avons presque le même destin. Moi l'autodidacte, rien ne me destinait à être  artiste peintre,  rien ne me destinait non plus à écrire des livres et vous, rien ne laissait prévoir qu’un jour vous allez être le  Président de le République Algérienne.

Le jour où vous étiez élu, tous les Oujdis, qui vous considèrent toujours comme un des leurs, étaient fiers de vous et de votre réussite.


Monsieur le Président, puisque maintenant vous êtes à la tête de ce respectable Pays, je peux me permettre, en toute fraternité, de vous demander de tout faire  pour instaurer un climat d’apaisement entre le Maroc, votre pays de naissance et votre pays d’origine l’Algérie.

Ne perdez pas cette belle occasion qui vous est offerte de rentrer par la grande porte de l’Histoire Universelle comme un homme de sagesse, un homme de paix…

Monsieur le Président... Vous qui êtes né et grandit à Oujda jusqu'à votre âge adulte… Vous, qui aujourd’hui, vous dirigez ce grand Pays respecté, ce pays d’un million et demi de martyres, ne perdez pas cette opportunité d’être le réconciliateur qui rapproche les deux peuples frères. Soyez, Monsieur le Président, le ciment catalyseur qui soude et solidifie la fraternité entre Marocains et Algériens.

Dans sa sagesse de la recherche du bon voisinage, dans sa clairvoyance de vouloir un Maghreb  unifié et fort, sa Majesté Mohamed VI, vous tend la main fraternellement pour instaurer ce climat de paix tant souhaité par l'ensemble des peuples maghrébins.


  Nous sommes tous des musulmans, monsieur le Président. Nous croyons au même Dieu, nous lisons le même Coran, nous parlons la même langue, nous fêtons les mêmes jours religieux et nous avons le même destin.


Monsieur le Président... Le Maghreb-uni c’est peu être pour certains une utopie mais moi, comme beaucoup, j’y crois très fort.

Arrêtons ce nationalisme beat et cette haine viscerale qui nous divisent, monsieur le Président... Souvenez-vous, de ce groupe d’intellectuels Algériens d’Oujda que vous connaissez si bien et qu’aucun journalite, aucun historien, aucun chercheur algérien n’évoque à présent.

Souvenez-vous, monsieur le Président. Dans ce groupe d’intellectuels Algériens d’Oujda, il y avait de fervents hommes de paix qui rêvaient d'une entente et d'une unité entre Marocains et Algériens. Des grands  bâtisseurs d'idée de liberté qui avaient, avec leurs frères Marocains, posé les premières pierres pour l’édification du grand-Maghreb.


Souvenez-vous du docteur Lazrak, du docteur Haddam, du docteur Clouch... Souvenez-vous du docteur Soufi, du pharmacien Abdelatif Abrous, du transitaire Abbas, du tailleur Kh’lil… Souvenez-vous des professeurs Hassini, Berezgui, Almoutaouakil et Kébir…

Ne faut-il pas rester attaché et fidele à la vision de ces Algériens d’Oujda?  Ne faut-il pas rester attaché et fidele à la vision de ces Marocains qui avaient partagés la lutte et la souffrance avec leurs frères algériens? Ne faut-il pas rester attaché et fidele à la vision de ces marocains qui avaient participés aux combats  et donner leur vie pour libérer votre Pays du joug du colonialisme ?

Monsieur le Président... Vous-même qui êtes né à Oujda, ne viviez-vous pas vous et les vôtres en parfaite harmonie, dans le respect et la liberté avec les marocains? N'étiez-vous pas un membre actif du scouts musulman marocains Hassania ?

Souvenez-vous aussi du lycée  Omar où vous avez étudié avec vos amis marocains... Souvenez-vous de vos camarades marocains de classe… Belgaïd, Boulouiz, Osman, Rochdi, Ben Mira…

Monsieur le Président... Personnellement, ayant voyagé a plusieurs reprises en Algérie, sur invitation des autorités algériennes, à des fins artistiques, je voudrais sincèrement témoigner de la chaleur de l’accueil qui m’y a été réservé par ce peuple accueillant et fier…

Monsieur le Président... quand on voit comment les allemands, les belges, les italiens, les polonais... se rapprochent et vivent au sein de l’Union-Européen et ce avec tous les points de divergences qu’on leur connait, aussi bien culturels, religieux que politique, alors que nous, deux nations sœurs, nous n’arrivons pas a nous entendre, cela m’attriste. Comme vous, je répète trois fois les mots: cela m’attriste, cela m’attriste, cela m’attriste... 

Oui ça m’attriste ; d’autant plus que si le colon avait tracé la frontière entre nos deux pays un peu plus a l’est ou un peu plus a l’ouest, je serais aujourd’hui d’origine algérienne ou mes cousins de Marhnia seraient marocain.

C’est vraiment des foutaises…

Monsieur le Président... Marocains et Algériens se tournent le dos, pendant ce temps, d’autres ont marché sur la lune, vont marcher sur mars, cherche des vaccins contre le cancer...

Le poète Mouloud Maâmmerri qui est bien votre compatriote avait dit :

« Quand trop de sécheresse brûle les cœurs, Quand la faim tord les entrailles, Quand on bâillonne trop de rêves, C’est comme quand on ajoute bois sur bois sur le bûcher. A la fin il suffit du bout de bois d’un esclave pour faire dans le ciel de Dieu, et dans le cœur des hommes, le plus énorme incendie »


Entretien réalisé par Nathalie Dubois Saidia septembre 2012

 

 

ABDERRAHMANE ZENATI

 

 

Sa langue maternelle c’est le dialectale marocain, il écrit ses ouvrages en langue de Molière, pourtant, il n’a jamais était en classe… Né le 14 juillet 1943 dans un milieu frôlant la misère, orphelin de père à l'âge de cinq ans, dès l'aube de son enfance, il se retrouva abandonné dans l'enfer de la rue, livré à lui-même, comme Gavroche de Victor Hugo et Rémi d'Hector Malot.  Au grès de ses pas, ventre affamé et tremblant de froid, il erra durant des années dans les rues et les terrains vagues. « Pour survivre, je mangeais n'importe quoi, en fouillant dans les poubelles, parmi les chiens et les chats, dit-il dans son ouvrage « Goût de cendre ».  L'enfance triste et déchirée d'Abderrahmane Zenati n'a été bercée que par les rêves et les contes que lui narrait cheikh Tayeb, un vieux conteur populaire de "halka". A force de vivre dans la misère et la saleté, à douze ans, la tuberculose lui perfora les poumons et le cloua dans un lit de l'unique hôpital d'Oujda. C'est là, face à la bonté des infirmiers et aux discussions profondes avec les malades, qu'il a pris conscience de la réalité de sa vie. Tous ces échanges variés lui faisaient vivre intensément un espoir à travers l'humain de chacun. Lui, qui, jusque-là, ne se souciait seulement que de manger pour survivre l'heure présente, la pensée de savoir de quoi son lendemain serait fait, avait soudain germé dans ses pensées. Et seul, par instinct, il se mit à gribouiller avec des crayons de couleurs des dessins sur n'importe quel papier lui tombant sous la main.  Grâce à une boite de gouache offerte par l'infirmière française, madame Michèle, avec passion il s'initia à la peinture et puis, bientôt à la lecture à l'écriture. A dix-huit ans, grâce à l'appui du docteur Sauvaget, un ancien médecin militaire, chef de l'hôpital d'Oujda, il fut recruté comme aide soignant à la Santé Publique.

 

«  Contrairement à ce qu'on pense souvent, il n'y a pas que l'école qui instruit, écrit Zenati dans Goût de cendre. La rue, la misère et l'expérience ont été pour moi les meilleurs des professeurs, les plus impitoyables, car ils m'avaient fait d'abord passer le test et donner ensuite la leçon.

 



ŒUVRES DÉJÀ PARUES DU MÊME AUTEUR
Les Cigognes reviendront-elles à Oujda ?
Mémoire de la Fourmi.
Vol de la Fourmi.
La Déchirure.
L’Aube des Maudits
Le retour du bigame
Marjana
La seconde épouse
La maison en face
Tamoula
Paroles de fous
Al hogra
La Vallée des Oliviers
Un Homme Simple
Paroles Étranglées
L’Homme en Colère
Adieu Oujda, ma bien-aimée
L’Homme d’Amérique
Mon ami Tchita le juif
De la Haine en Héritage
Confidences d’un âne de l’Oriental
Haffou le fou
La Malédiction d’Allah
Le Vent de l’Est s’arrête à Figuig
Un Homme Presque Parfait
Ces hommes fous de l’Oriental
Des Mots à la place du pain
Le Fou de Sarah
Le Chemin de l’Enfer
Khalti Fatna
La Vallée Oubliée
Goût de cendre
Crépuscule des Anges
Nous n’irons pas tous au Paradis
Le cri de l’agneau
Merguez et Harissa
Grain de sable
Un dimanche à Saïdia
Le mal de l’absence

Pour se procurer un de ces livres, non disponible dans le commerce, contactez directement l’auteur :

Abderrahmane Zenati
B.P. 338 Poste de Saïdia Maroc
Tel : (212) 0661829262

Écrivez-lui et il vous adressera par e-mail les premiers chapitres d'un ouvrage que vous aimeriez découvrir :

abderrahmanezenati@yahoo.fr

 

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